lundi 16 juillet 2007

"Paquet'" ou "bouclier" fiscal ?

Que ce soit l'une ou l'autre version que l'on retienne pour décrire les dispositions fiscales proposées en ce début de présidence sarkozienne, je reste très perplexe concernant leur efficacité. Car à quoi visait donc cette série de dispositions dans l'esprit du nouveau président ? A provoquer "un choc de confiance".

Pour le choc, rendons au président ce qui lui appartient, c'est gagné. Même ses troupes ont été secouées.

Quant à la confiance, je suis plus dubitatif. Je ne suis pas sûr que les riches, pas plus que les moins riches pour ne pas parler des pauvres, aient plus confiance en l'avenir.

Certes, le "paquet" fiscal est une aubaine pour certains et une très, très, très bonne aubaine pour une minorité. Pour tous les autres, elle va coûter 13 milliards d'euros et des grosses poussières en années pleines.

C'est ce qui s'appelle certainement en faire nettement moins pour gagner nettement plus. Mais, vous l'avez compris, ceci n'est pas donné à tout le monde. Voilà pour les faits.

Pour le reste, je crois que c'est mal joué sur toute la ligne. Là aussi on a les riches que l'on mérite. La France me semble mériter mieux que des gens qui ne fuient pas le pays uniquement pour des cadeaux fiscaux. C'est l'approche par la médiocrité.

Ce qu'il faut rechercher, c'est là aussi et une fois encore, à créer des conditions de vivre et d'agir telles que personne ait envie d'aller vivre ailleurs. Même si il en a le choix. Plus même. Au point qu'il accepte de payer plus parce que cela en vaudrait la peine.

L'objectif n'est pas gardé des riches à tout prix, c'est le moment de le dire, mais de faire en sorte que les plus méritants des plus riches aient envie de quitter leur pays pour venir vivre dans le notre.

Ceci posé, mon travail de président n'est pas de dire ni à quoi ça ressemble ni comment faire. Parce qu'un président, ce n'est pas tant fait pour rassembler que d'inspirer à chacun l'envie de faire ensemble.

Mon travail consiste donc moins à rassembler qu'à motiver et mobiliser l'énergie et le talent de chacun pour construire justement l'environnement qui réponde, parce qu'il sera vertueux, à ses attentes essentielles. Celles auxquelles il faut impérativement se donner les moyens de répondre parce qu'elles donnent à chacun un sens à sa vie et à tous elles procurent le moyen de retrouver le plaisir de vivre ensemble et donc de redonner confiance en l'avenir.

L'avenir et la vertu ne se décrètent pas plus qu'elles ne s'achètent. Alors toutes ces mesures ne servent à rien sinon à masquer les solutions, les bonnes résolutions et les bons engagements.

Reste non pas à convaincre parce qu'il s'agit moins de cela que de redonner l'espoir, de montrer qu'il est possible de croire que les choses sont possibles et qu'il suffit pour cela d'arrêter de penser en termes de problème et de réfléchir en termes de solution.
D'ailleurs, pour tester le bien fondé du propos, il suffit de l'appliquer à soi-même.

En tout cas, penser solution et non problème, c'est la seule manière d'aborder les choses si l'on veut déboucher sur un programme qui soit réellement politique et qui puisse tenir. Parce que ce n'est pas au président de tenir ses promesses. C'est à son programme. Si son programme n'y parvient pas, alors il faut effectivement sanctionner le président. Mais il faut impérativement cesser de tout mélanger ainsi.

Quant à la manière de mettre en oeuvre les choses, Robert Schumann, le père de l'Europe, avait indiqué la méthode et montrer, aussi, la voie. Il faudra donc y revenir (que ce soit sur la méthode et sur l'objet du programme).

Qu'en pensez-vous ?

PS En attendant, le "paquet fiscal" montre l'urgence qu'il y a à répondre aux questions de l'emploi et du travail tant sa réussite repose sur la croissance et donc sur elles.

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