lundi 16 juillet 2007

La Fête

Je trouve que son statut va bien au teint du Président de la République en place.

J'ai enfin réalisé, ce 14 juillet, ce que ce Président avait d'étonnant. Ce n'est pas tant qu'il baigne dans le bonheur qui étonne le plus. C'est la nature de ce bonheur : celui d'un petit garçon complètement ravi de ce qui lui arrive et qui n'arrête pas de se pincer pour être sûr qu'il ne rêve pas. Cette joie-là est troublante. On perd ses marques. On se laisse gagner par cette spontanéité. Impossible de condamner la joie ! Le P.S. a beau jouer les vierges effarouchées, le combat est perdu d'avance. N.S. en affichant un plaisir sans pareil est en passe d'acquérir effectivement une légitimité qui dépasse et de loin celle acquise par les urnes. Parler de droit divin serait abusif, mais de toute évidence, le personnage est bien dans les bottes du pouvoir symbolique qui le lui rend bien.

Tout au long du défilé, à chaque fois que les caméras se braquaient sur le président, j'avais l'impression que l'on célébrait non la Fête nationale, mais le Noël du Petit Nicolas en plein de mois de juillet. L'impression de voir un enfant découvrant des jouets incroyables descendant et du ciel et le Champs-Elysées et pouvant se dire, à chaque fois, au comble de l'émerveillement : "c'est à moi !" Et la foule, quelque part de le lui confirmer.

Jamais je n'ai vu un défilé militaire aussi désarmant. Ce Président est un grand enfant. Mais, hélas, j'ai peur qu'il s'agisse là, d'un sale gosse qui nous prépare de sales coups.

En attendant, tous les ministres l'ont dit: ce défilé était très émouvant et le président vire-voltant, s'est montré très partageur. Cet homme-là a une façon très personnelle de faire la Fête. Spontanée ? C'est une autres affaire. Païenne ? Certainement. Habile ? Assurément.

Serrer la main d'un porte drapeau désacralise le rapport aux symboles tout en l'humanisant. N.S. n'a pas salué les 27 pays européens. En serrant la main de chacun de ces hommes, en amenant les principaux responsables des instances européenne a en faire autant à sa suite, il a conféré à l'Europe une dimension politique à ce geste. Le Président a moins invité l'Europe qu'il s'est positionné auprès de l'opinion publique comme maître de ballet de l'Europe politique.

Après la France, l'Europe donc. A quand le monde ? En attendant, et de toutes évidences, N.S. a fait de cette Fête nationale du 14 juillet, SA fête. Tout comme il fait de la Présidence, SA Présidence. Tout comme il a fait de l'Europe, ce moment-là, SON Europe. Sa "joie" et ses ambitions sont contagieuses. L'épidémie sarkozienne est partie à la conquête de l'Europe et du monde. Et, Sarkozy est en passe de devenir la série télé qui manque à la France. En tout cas, la première saison commence en fanfares.


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