lundi 31 décembre 2007

Bonne année, bonne santé...


Les billets se suivent et, heureusement, ne se ressemblent pas. Il n'empêche. Le billet précédent sur la disparition de Benazir Bhutto donne bien la tonalité de l'année écoulée.

De l'Arche de Zoé aux voeux attendus du Président de la République, ce soir, le coeur et la raison n'y sont guère. Heureusement, il y a la déraison. Celle qui, envers et contre tout et tous, fait la vie.

Alors, au nom de la vie - y compris celle qu'on s'apprête à faire ce soir - pour faire aussi la nique à la mort et aux c... en mémoire de Benazir Bhutto, je vous souhaite à tous et à toutes une année 2008 exceptionnelle. Qu'elle vous apporte la santé, les richesses et surtout, la joie.

A tout bientôt l'année prochaine... En attendant, vivez sans modération même si pour ça il faut boire, fumer, manger, jouer, embrasser etc, sans excès...

La vie n'est faite que de contradictions et c'est tant mieux ainsi.

vendredi 28 décembre 2007

Tristesse

Ce cliché est de Jonn Moore de l'agence Getty Images.

Vous trouverez, ici, ses derniers clichés de Benazir Bhutto vivante. Son récit en tant que témoin de ses derniers instants.

Qu'ajouter de plus ?

Rien, pour l'instant.

Il faut laisser à la raison, celle du cœur, le temps de prendre la mesure de la déraison.

L'heure est, c'est de toute évidence, au recueillement.

La raison, l'autre, tel le naturel, reviendra assez tôt au grand galop.

Avec ses mauvaises raisons.

lundi 24 décembre 2007

Que c'est bien dit !

Ce commentaire de Jacques P., lecteur de l'article de Frédéric Lemaître, intitulé "2007, le grand retour des Etats," mis en ligne le 22/12/2007 par Le Monde Interactif, qui vaut bien d'être relayé ici !

"JACQUES P. :
Pourquoi "Grand retour". Ce phénomène n'est-il pas l'illustration du plus parfait des libéralismes qui aime à "privatiser les profits et nationaliser les pertes"... Les grands requins financiers lorsqu'ils touchent le fond aiment à se rappeler qu'il existe un Etat, des contribuables et la possibilité de socialiser leur déconfiture et leur mauvaise gestion."

On peut bien taxer ce commentaire de "marxiste", il n'en reste pas moins qu'à chaque fois que je paie mes impôts, je tique ! J'ai vraiment trop le sentiment de payer le vice et non la vertu !

Pas vous ?


vendredi 21 décembre 2007

Low cost ? Traduisez par : coups bas !


Dans la famille Beigbeder, donnez-moi le frère, Charles.

Le frère en question est le président de Poweo, une entreprise née des mesures libérales prônées par l'Europe au nom de la libre concurrence. Donc Poweo propose de fournir de l'électricité pour moins cher que le fournisseur "historique". Non pas au nom de l'économie, trop politique, mais pour faire des économies. Ce qui n'est pas la même chose. Et ce qui n'est pas mieux sinon pire, l'histoire récente prouvant qu'en matière de service public, ce genre de manipulation aboutit à une dégradation simultanée et de la qualité sur service rendu et des prix ! Et pour cause.

Parce que pour attirer l'homme d'affaires, il faut bien trouver le moyen de distinguer ce qui peut rapporter de ce qui peut coûter dans un service public. C'est le principe "Midas". On prend ce qui rapporte - le pot d'échappement, les freins, les amortisseurs... - et on laisse tout ce qui marge pas ou moins bien à l'atelier de mécanique général.

Moralité, c'est le métier de mécanicien qui finit par disparaître. Quand votre voiture ne marche pas bien, qu'elle gougloute, grince, couine ou pire qu'elle consomme trois fois plus d'essence qu'elle ne le devrait, essayez donc, aujourd'hui, de savoir pourquoi ? De trouver celui qui pourra, avec aisance, vous dire pourquoi et qui d'un geste étonnant d'aisance, mettra fin, à la situation d'inquiétude et de stress... et ce, souvent, pour ce que cela vaut : rien tant la "panne" est bête.

Notre Président et sa "clique" (le Gouvernement de la France à l'heure du clavier et de la souris) ne pensant qu'en termes quantitatifs (c'est nettement plus simple) comme le rappelle son fameux slogan : "Travailler plus pour gagner plus" qu'il rappelle avec tellement d'insistance qu'ici et là, on commence à se rendre compte des limites du propos, n'ont donc rien trouver de mieux, après le patron de la Fnac, de confier à un autre patron le soin de penser l'avenir de la société française.

Avouez qu'il faut vraiment être tordu dans sa tête pour penser que le métier de ces gens-là peut les conduire à penser en termes d'intérêt général, eux qui sont formés, recrutés, payés, jugés sur leur capacité à ne penser qu'en termes d'intérêts particuliers : à savoir leur intérêt à eux d'abord, ceux de leur entreprise, ensuite. Quant à l'intérêt de leurs clients et pire, celui de leurs employés, oubliez . Ils n'ont aucun sens sinon qu'en termes de profits possibles.

Au nom de l'efficacité - tout cela vole bien trop bas pour traiter, sur le fond et de façon vertueuse, de l'intérêt général et donc de l'avenir -, on peut donc compter - jusqu'à preuve du contraire - sur notre Président, sa clique et ces gens-là uniquement pour nous enfoncer, la société française et nous, un peu plus à chaque fois.

Je craignais donc le pire quand j'ai appris que Charles Beigbeder, le frère, avait pondu un rapport sur le pouvoir d'achat. Je n'ai pas été déçu !

Le titre du rapport en question "Low Cost, un levier pour le pouvoir d'achat" m'a tout de suite conforter... dans mon appréhension. Voilà une vision du pouvoir d'achat tirée par le bas parce qu'il ne faut pas se tromper, passé un certain cap -pas évident à déterminer il est vrai, mais c'est bien cette difficulté-là qui fait la noblesse des bons dirigeants - "pas cher" dit que cela ne vaut pas grand chose sinon rien de bien.

La première victime, évidemment, c'est le client. Les secondes (le pluriel s'impose hélas) ce sont ceux dont le travail vise à produire des biens et des services corrects. Dans la logique "Low Cost", ce qu'ils font ne peut être que méprisé car problématique : cela coûte ! Et comme ce qui "compte" ce n'est pas la qualité mais le bas prix il n'est pas difficile de deviner la suite. Le "Low cost" et ce rapport sonnent, à la fois, le glas pour les emplois et le respect des valeurs humaines, le glas aussi pour le pouvoir d'achat réel. Celui qui mesure le coût payé non pas pour de la crotte mais pour un produit et un service dont la qualité réponde aux besoins, aux attentes et, même, aux promesses.

"Si j'étais Nicolas Sarkozy...", je retournerais en... Chine pour y prendre une leçon ou deux et les appliquer. Etonnant à l'heure des rappels en masse de jouets ? Pas tant que ça. Suivez le guide...

Dans les années 80, la Chine s'ouvre sur l'étranger. En clair, fini de "compter exclusivement sur ses propres forces." La Chine s'adresse donc à l'offre internationale qui voit essentiellement le milliard de Chinois et pas le reste, c'est-à-dire la réalité... chinoise.

Ne disposant pas des connaissances techniques et économiques pour établir, d'entrée de jeu, des cahiers des charges pertinents, les Chinois,dans un premier temps, vont donc recourir au critère du prix. L'emporte le moins cher.

C'était sans compter sur la valeur d'appel que représente le marché potentiel chinois, et donc, l'offre occidentale s'est donc livrée à une surenchère telle que les Chinois ont fini par payer effectivement pas cher du tout des biens et des équipements qui valaient bien moins encore puisqu'ils ne marchaient pas !

Entre temps, les Chinois avaient appris et au critère du prix, ils ont ajouté l'efficacité et le rendement, s'occupant des résultats et moins des choses techniques et des prix en eux-mêmes et pour eux-mêmes.

"Si j'étais Nicolas Sarkozy..." ou plutôt, si nous étions Nicolas Sarkozy, la première chose à faire serait de changer de formule. Une fois encore, il s'agit moins de "Travailler plus pour gagner plus" parce que cela s'inscrit dans une logique de perdants que de "Travailler mieux pour vivre mieux" parce que l'important aujourd'hui, ce n'est pas tant le pouvoir d'achat en soi que le fait de vivre mieux. Car tant que l'objectif ne sera pas justement le vouloir vivre mieux, la question du pouvoir d'achat sera un vrai faux problème. Celui de toutes les manipulations et de toutes les hypocrisies.

La vraie question, aujourd'hui, est de savoir pourquoi on gagne toujours moins à faire et à exister. C'est la réponse actuelle à cette question qui fait que les choses sont de plus en plus cher. Parce qu'à faire appel uniquement à des hommes d'affaires, on finit par oublier que le bon prix est avant tout, le prix juste et que le prix juste n'est pas seulement économique, mais éthique. Un bon prix, un pouvoir d'achat juste, repose essentiellement sur le respect des clients, des consommateurs et des citoyens.

Ne cherchez plus l'erreur. Elle est là : ils se foutent de nous !

jeudi 13 décembre 2007

De qui se moque-t-on ?


Avec ce billet, j'inaugure une nouvelle catégorie - "De qui se moque-t-on ?" - qui devrait rappelle le temps où la presse, en s'indignant, remplissait sa fonction de 4ème pouvoir.

Voici donc, pour commencer, la brève publiée ce matin dans la "Check-List" du Monde en ligne à l'origine "de tout" :

"Une nouvelle réforme de l'Etat sur les rails
Prévue sur cinq ans, elle vise notamment à réduire le nombre de fonctionnaires afin d'en améliorer les salaires et de réduire la dette de l'Etat."

Le problème avec la présidence actuelle, une fois encore, c'est qu'elle privilégie l'urgence au détriment du sens et donc de l'avenir.

Pour ma part, je suis certain que régler la question de la dette de l'Etat ne passe pas par des économies de "bouts de chandelle". Ou pour pour être plus juste, par une approche qui ramènent les serviteurs de l'Etat à des "bouts de chandelle".

"Si j'étais Nicolas Sarkozy", j'aborderais la question de la fonction publique sous un autre angle. Celui non pas des économies, mais de l'économie. Parce que, me semble-t-il, la vraie question est celle-là : dans un système économique ouvert, quelle est la place de la fonction publique ? J'avoue ne pas disposer de réponses toutes faites. D'ailleurs, si on vise l'efficacité, y en a-t-il seulement une ? Toute faite, prête à l'usage ?

"Si j'étais Nicolas Sarkozy", je commencerais donc par revaloriser les fonctionnaires. Je crois, en effet, qu'il faudrait commencer par tenter de savoir ce que les fonctionnaires, eux-mêmes, pensent de leur fonction. Non par rapport à eux-mêmes mais par rapport au service qu'ils rendent effectivement. Ceci vaudrait non seulement pour les hauts commis de l'Etat mais aussi pour tous ceux qui participent de près ou de loin, à son fonctionnement quotidien.

Et, tant qu'à faire, je voudrais savoir s'ils pensent qu'il est possible d'améliorer le service qu'ils rendent non seulement au profit de l'Etat, mais aussi aux "administrés". Je voudrais savoir aussi ce qu'ils pensent des moyens dont ils disposent, de l'usage qui en est fait, des améliorations auxquels ils songent et ce tant en termes d'efficacité que de rentabilité. Parce que la dette de l'Etat n'est pas seulement l'affaire des politiques. Elle est l'affaire de tous.

"Si j'était Nicolas Sarkozy" je tenterais donc de m'attaquer aux vraies questions avant de proposer des mesures qui, s'attaquant aux effets, se gardent bien de traiter des vraies problèmes. Une démarche à faire en sorte que la situation empire à terme tout en assurant la dégradation d'un service de plus en plus indispensable à tous. A croire que la visée présidentielle est celle des libéraux qui ne souhaitent qu'une chose : privatiser les services de l'Etat les plus rentables et que l'Etat, en l'état (nous en l'occurrence), se garde bien d'exploiter pour mieux gérer les dépenses de l'Etat et donc viser à supprimer sa dette. Mais, de toute évidence, il y a trop d'intérêts en jeu et la situation actuelle doit bien profiter à certains pour qu'elle n'évolue pas...

Tout donne à penser que ne doit rester dans la fonction publique que ce qui coûte et ne rapportera jamais rien, le reste étant voué à être remis au secteur privé. Dans ces conditions, si vous voyez une quelconque chance de voir la dette de l'Etat, baisser et disparaître, faites-moi signe.

mardi 11 décembre 2007

Droit de visite politique : petit rappel


La visite du chef de l'Etat libyen fournit une bonne occasion de méditer ce passage de la lettre d'Ingrid Bétancourt rendue public, le 1er Décembre dernier.
"J'aime la France de toute mon âme, les voix de mon être cherchent à se nourrir des composantes de son caractère national, elle qui cherche toujours à se guider par principes et non par intérêts. "
Comme il serait facile de s'en prendre uniquement au Président, je crois indispensable de lire la suite :
"J'aime la France avec mon coeur, car j'admire la capacité de mobilisation d'un peuple qui, comme disait Camus, sait que vivre, c'est s'engager. "
Dommage que l'avenir - le notre - ne mobilise pas plus. De qui sommes-nous donc les prisonniers ? Dans quelle geôle croupissons-nous ?, pour en être arrivé là ?

Citation à paraître


"Que préfères-tu, celui qui veut te priver de pain au nom de la liberté ou celui qui veut t'enlever ta liberté pour assurer ton pain ?"

Plus ça va et plus j'ai l'impression que les sarkozistes, militants ou sympathisants, ont choisi la deuxième option pour répondre à cette question d'Albert Camus. Et, pour notre malheur, Sarkozy étant président, c'est à tous les Français et les Françaises qu'il enlève chaque jour un peu plus de liberté sans pour autant leur assurer leur pain autrement que sous forme de promesses...