mercredi 27 février 2008

Quelle incurie ! Quelle ignorance !

Voici la brève publiée par Le Monde Interactif dans sa lettre "Que dit Le Monde ?" de ce matin.

"Télé publique, de l'audace !
par Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication. La suppression de la publicité sur les chaînes de l'audiovisuel public doit être l'occasion de réinventer une télévision créative, novatrice, démocratique."

Décidément ce Président de la République croit que prendre ses désirs pour des réalités suffit pour faire une politique. Un simple regard sur 80 ans d'histoire de la radio, puis de la télévision, démontre le contraire. Le financement de l'audiovisuel public n'est pas uniquement une question de contenus. Ce n'est pas à la télévision (et à la radio) d'être "créative, novatrice, démocratique" pour trouver ses moyens de financement parce que cela n'a pas tout à voir. Cela revient à inverser les propositions et à vouloir marcher sur la tête.

Décidément ce Président se comporte de façon de plus en plus irresponsable, comme le gourou d'un Gouvernement qui se comporte comme sa secte.

Disons le calmement. Ou plutôt, affirmons- le tranquillement : c'est du grand n'importe quoi !

Lettre à un ami américain à propos des élections présidentielles

Vu d'ici, j'ai l'impression qu'Hillary n'est pas en très bonne position - trop rigide, pas assez naturelle et plombée par la présidence de Bill. Obama est "nouveau" et a l'air à l'aise. Maintenant, sera-t-il un bon président ? Ça, c'est une toute autre question.

On est en train de découvrir, ici, qu'être un bon présidentiable ne fait pas un bon président. A la limite, on a même l'impression qu'être un très bon présidentiable aujourd'hui, exclut presque d'être un bon président, tant l'exercice pour y parvenir requiert des qualités de brutalité toutes tournées vers les médias et l'immédiat et non les qualités de douceur, de délicatesse et de fermeté dans la durée qu'exigent les changements importants auxquels sont confrontées l'humanité dans son ensemble et chacune des sociétés qui la compose.

Toute la difficulté réside, aujourd'hui, dans l'obligation d'inverser l'ordre des priorités apparentes. On ne peut traiter de l'immédiat que si on a le cran de penser dans la durée. Un président, quel qu'il soit, ne peut réussir que s'il parvient à penser non pas mondial mais humanité avant que de se laisser submerger par l'immédiat. Il ne peut rien résoudre tout seul. Il appartient, en fait, à chacun de régler ses problèmes. ll appartient au Chef d'un Etat et à son Gouvernement non pas de se substituer à sa population et aux ressources qu'elle représente, mais de lui fournir à elle et à chacun de ses membres, l'envie et les conditions d'exprimer son génie. Et cela commence par proposer une vision d'avenir car on n'entreprend rien de sérieux sans confiance.

C'est donc moins son Premier ministre que l'actuel Président de la République française étouffe. C'est la France, les Français et leur avenir. Si cela ne change pas, son quinquennat risque d'être la plus grande régression que la France ait connue sur le plan des droits de l'Homme et celui de l'esprit républicain. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le Président de la République lui-même qui, chaque jour et à chaque instant, nous le démontre par ses réactions et ses actes. La Présidence de la République ne se gère pas comme un mairie..

Tout ça pour dire que je ne suis pas certain que les candidats américains disposent de la vision requise pour affronter les situations auxquelles le monde et les Etats-Unis ont à faire face. Les Etats-Unis ont pour eux, par contre, des dispositifs de sécurité qui devraient empêcher le développement d'un sarkozisme puisque, plus ça va et plus ce sont les excès et les atteintes aux règles républicaines qui caractérisent l'exercice de la Présidence de Nicolas Sarkozy.

Effectivement, où que ce soit aujourd'hui, la désignation de son responsable politique suprême relève d'un véritable défi pour chaque population (nation ?) et ne peut que soulever l'inquiétude chez les autres. Que ce soit Obama ou Clinton, aucun des deux candidats ne me rassure sur ce point et donc, pire encore, ne m'emballe. L'avenir reste sombre.

Voilà ce que m'inspire, aujourd'hui, la campagne présidentielle américaine. Je comprends qu'elle occupe la pensée de tout un chacun là-bas, comme cela devrait l'être ici aussi si nous étions bien informés. Ce n'est pas vraiment un bon signe car cela veut dire aussi qu'aucun des deux candidats n'est porteur d'un espoir clair, lumineux et évident. L'avenir proposé reste donc incertain. Et, dans les conditions actuelles, pas seulement pour les Etats-Unis mais aussi pour le reste du monde puisque, une fois encore, seule une vision à ce niveau est susceptible d'apporter des solutions aux problèmes réels auxquels chacun, où qu'il soit et quel que soit son âge se trouve confronté.


mardi 19 février 2008

"L'aide au développement n'est pas adaptée aux besoins"

Tel est donc le titre choisi par Le Monde pour rendre compte de la publication du dernier rapport de l'OCDE sur le développement.

Ce n'est malheureusement pas un scoop. Et puis, plus ça change, plus il y a de l'argent (Fondation Gates) et plus c'est la même chose.

Rien que de très normal malheureusement. Il serait peut-être temps de se rendre compte que ce qui est en cause, ce sont moins les moyens qu'une certaine façon de penser le "développement du monde" qui aboutit à l'appauvrir par épuisement. Car quand je dis "développement", cela signifie aussi pour les pays développés, croissance.

Il apparaît de plus en plus clairement que ce sont nos façons de penser qu'il faut changer pour aller de l'avant. Nous sommes de plus en plus confrontés au divorce consommé de nos savoirs et connaissances, d'un côté, d'avec les réalités de la vie, de l'autre. Et depuis un certain temps, c'est moins de l'avenir de tout un chacun et de l'humanité que l'on se préoccupe, que de l'avenir des modèles dont on se sert pour tenter de maîtriser la vie au prétexte de mieux la prévoir.

A votre avis, que faudrait-il faire pour sortir de là ? Ça devient urgent !




vendredi 1 février 2008

L'avenir derrière soi

Une fois encore, je dois l'inspiration de ce billet à ce bon Sénateur honoraire René Trégoët et à sa lettre hebdomadaire. Entendons-nous bien, j'ai beaucoup de respect pour le travail et la conviction du Sénateur honoraire René Trégoët. Ceci ne m'empêche pas de ne pas être d'accord avec son approche des choses et de penser qu'elle est dangereuse comme nous allons le voir.

En cause donc, la dernière lettre hebdomadaire de "ce bon Sénateur honoraire René Trégoët" en général, et cet article dont le titre à lui tout seul résume bien l'absurdité et l'insupportable arrogance de la pensée de ceux qui dirigent aujourd'hui. Comme quoi, ces gens-là, à commencer par notre président très actuel, n'ont rien compris à ce qui se passe !

"Le rapport Attali préconise une révolution numérique pour aider la croissance" titre l'article en question. Comme si les révolutions se décrétaient et qu'il suffisait de les préconiser pour qu'elles se produisent ! Mais de qui se moquent-on serions-nous en droit de nous insurger si, aussi incroyable que cela puisse paraître, il n'y avait pas de malice en l'affaire. On pense, à bon compte il est vrai, faire bien !

Car genre injonction paradoxale, on ne peut guère faire mieux. Dans ces conditions, parions donc qu'à faire plus, ça sera toujours la même chose au résultat. On aura travaillé plus et gagné effectivement plus à toujours être à la traîne de la révolution en cours.


Voilà donc des gens qui nous condamnent d'entrée de jeu à subir les effets des décisions prises par les autres en fonction de leurs intérêts et donc, le plus souvent, au détriment des nôtres.

Les pouvoirs en place nous conduisent à abdiquer, à abandonner ce qui fait notre personnalité et construit notre identité. Cela vaut donc pour la France comme pour le reste du monde en développement. Gare aux pays émergents ! On n'a pas tort d'avoir peur de leurs fonds souverains ! Pour eux, le temps de la révolte est révolu, voici venu le temps de la récolte.


Comme on peut s'y attendre, le rapport Attali (Attila ?) préconise le déploiement accru de moyens en se gardant bien de savoir pour quoi faire et pire encore, pour qui et dans quelle optique. Comme d'habitude et une fois encore, ce sont des mots et des taxes en plus pour financer essentiellement une industrie dont le rapport note qu'elle n'existe déjà plus en France, enfin de façon significative.

Ce rapport relève donc quasiment de la haute trahison car, avec notre argent, ce n'est plus seulement notre culture et donc notre avenir qui sont en train "de foutre le camp". Avec lui, ce que l'on propose, c'est de rendre irréversible le phénomène et cela, le plus rapidement possible.


Car la réponse à la question n'est pas de faire plus, mais de faire mieux, c'est-à-dire, de toute évidence, de procéder autrement. Et pour commencer d'arrêter de se battre là où nous ne sommes plus - l'industrie -, mais là où nous sommes, nous existons et nous vivons. Du moins, encore. De ne plus se situer seulement sur le terrain du pouvoir, mais sur celui de l'utilité et du service rendu...

Comment ?

  1. En se hâtant... lentement. En cessant de confondre vitesse et précipitation.
  2. En dépassant la question de la technique pour la technique afin de revenir à l'essentiel : non plus à l'urgence mais à l'avenir justement et donc à la réflexion permettant de se centrer sur le seul avenir qui compte pour l'espèce et donc chacun de nous et chacun de nos enfants, à savoir l'avenir de la vie sans lequel il ne peut y avoir d'avenir ni pour l'humanité, ni pour nous-mêmes.
  3. Et donc il faut penser usages - et donc culture et politique, Messieurs les dirigeants - et non plus utilisations des technologies pour lesquelles vous n'avez pas reçu de mandat dans les faits. Sauf à accepter d'être manipulés et donc de manipuler à votre tour. Si vous avez tout à y gagner, le "bon peuple" y a tout à perdre et, de toute évidence, un peu partout et pas seulement ici et là, le "bon peuple" commence à ne plus pouvoir ne pas s'en rendre compte !

En tout cas, pour l'instant, il est loin du compte.

Je reviendrai donc sur ce sujet, ici, très prochainement. Moins parce que c'est urgent que parce que c'est nécessaire et que cela devient, en effet, indispensable.

Merci MM Sarkozy et Attila, pardon, Attali.

Merci à vous aussi, cher Sénateur honoraire René Trégoët, cette fois, pour votre travail qui, comme vous pouvez le constater, rempli pleinement son œuvre en alimentant, entre autres, la présente réaction.