mercredi 5 novembre 2008

Obama, le retour de la politique ?

4 novembre 2008. La révolution s’est donc “enfin” produite Cela étant, il ne faut pas s’y tromper. La révolution s’est faite aux Etats-Unis, pas chez nous, ni ailleurs.

Les commentateurs ont donc raison de souligner le retour du “Rêve américain”. L’occasion de se rappeler que ce rêve-là est une super machine à développer et à entretenir le capitalisme et, donc, les inégalités sociales.

Pour s’en convaincre, il suffit de lire - ou de relire - les pages 104 et 105 (de la version française) du bouquin de Schumpeter “Capitalisme, socialisme et démocratie” (Paris, Payot, 1990). Cela permettrait de ne pas oublier le fait que cette élection est celle qui a coûté le plus cher et qu’à plus de 1,5 milliards de dollars, la politique, là-bas, est devenue un vrai business… et qu’à ce business-là, Obama a su se montrer - et de loin - le meilleur.

C’est pourquoi, je suis certain que les quelques jours à venir vont être passionnants. Avec la nomination de son cabinet, on va avoir une idée plus précises du cap qu’il va prendre et des moyens qu’il va se donner pour tenter d’y parvenir. Alors, on verra mieux s’il va s’agir de business - Bush bis - ou de politique et du business qui va avec ? Non que je mette en cause la bonne foi du candidat, mais bien le poids de la logique économique (du capitalisme ?) moderne actuelle et des faibles marges de manoeuvre qu’elle laisse à tous ceux qui rêvent de faire le monde réellement meilleur. Celui-là même auquel, par nécessité, le plus grand nombre aspire de plus en plus.

Le candidat Obama a raconté une belle histoire. Et, à juste titre, il a convaincu. Voyons maintenant l’histoire qu’il va écrire. Souhaitons qu’elle soit à la hauteur des espoirs que son élection a soulevés. Car là (en deux mots, s’il vous plaît), il va s’agir de lever beaucoup plus qu’1,5 milliard de dollars ! Espérons qu’il y parvienne.