samedi 7 juillet 2007

L'emploi réenchanté

Les choses bougeant beaucoup ces dernières heures, ce qui explique le rythme ératique de publication de mes billets, il est possible que je me répète ici. Si c'est le cas, veuillez m'en pardonner.

Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'emploi réenchanté dont il est question dans le titre ? Avouez que je fais fort !

Eh bien, oui. Vous avez bien lu. Il va bien être question du réanchantement de l'emploi dans ce billet.

Voici donc le pourquoi du titre. On verra une autre fois pour le comment.

A force de voyager aux confins de l'infiniment petit, d'un côté, et de l'infiniment grand, de l'autre, certains scientifique en sont arrivés à la conclusion que notre vision du monde et de l'homme aujourd'hui, est aussi dépassée que celle que les hommes avaient de l'univers au Moyen-Âge. Un univers de petite taille, dont la Terre était le centre.

Nous vivons aujourd'hui encore d'une vision héritée du siècle des Lumières où l'univers relève d'un inventaire à la Prévert, le monde d'une multitude de territoires géographiques et culturels morcelés et où, une certaine image de l'homme, celle de l' "honnête homme", rationnel et disposant de tous les savoirs, occupe le centre.

La société industrielle est le fruit de cette vision qui, au nom de la rationnalité, n'a eu de cesse d'exclure l'homme de la vie tant celle-ci, au nom cette fois de la perfection intellectuelle, ne pouvait être mécanique, d'abord, et automatisée, ensuite.

Car, on le sait bien, l'homme par nature est imprévisible et les facteurs humains ne font pas bon ménage avec les machines automatiques... Pas étonnant que selon cette vision, l'homme ne peut être perçu que comme un grain de sable potentiel propre à enrayer le bon fonctionnement de la société.

C'est donc, sans réelle surprise, que cette vision industrielle de l'homme et du monde débouche sur un monde désenchanté où on n'a jamais disposé d'autant de moyens tout en étant dépourvu d'autant de rêves à la hauteur de ces moyens. Et même d'imaginaire.

Et c'est à ce moment de l'histoire que nos voyageurs scientifiques découvrent de nouveaux niveaux de réalité qui ne relèvent plus de cette vision mécaniste des choses ramenant la vie à une petite cuisine portant exclusivement sur les choses connues à l'exclusion de tous les autres.

Dans cet autre monde, la conscience ne peut plus se résumer à la seule activité de neurones. Quant à la vie, elle, elle s'inscrit dans les lois de fonctionnement de l'Univers. Tout cela débouche sur une vision de l'Univers et du monde ouverts, totalement interdépendants de tout ce qui les compose et les environne. Et dont l'homme est une partie et dont le centre est occupée par... l'esprit.

Ce monde est celui du réenchantement. Celui où chacun a sa place. Une vision qui permet de rétablir les liens entre la rationnalité faite d'exclusion (si j'ai raison, vous avez tort) et l'intuition qui renvoie aux réalités du monde réel, offrant ainsi à l'homme du XXIème siècle une vision cohérente de sa vie et de celle du monde, c'est-à-dire, des autres, hommes et de la nature... et, en final, de l'avenir.

Parler d'emploi, dans ce contexte-là, c'est donc parler de la place de chacun dans l'Univers et le monde qui commencent par tout ce qui l'entoure.

Telle est dorénavant le nouvelle donne pour chacun et pour tous.

Dans ces conditions, considérer le travail uniquement sous l'angle de la location de sa force de travail n'a plus de sens. Ce qui importe, aujourd'hui c'est la dimension qualitative de ce que chacun apporte.

Quant au défi politique, il porte sur la mise en place de dispositifs aptes à valoriser systématiquement et au mieux, les apports de chacun par rapport non plus à un employeur mais par rapport à lui-même et à la société. Et donc, in fine, à l'environnement et donc à l'Univers.

D'accord, ça donne le vertige, mais un Président de la République, des patrons et des responsables, Ça n'est pas fait pour les chiens (je sais, c'est fait exprès; ndSnoppy), non ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Autrement dit, il est du rôle des chefs de faire en sorte que chaque être humain trouve sa place dans la société/l'univers, et non pas de faire en sorte que ses propres chefs soit content de lui ?

J'avoue que j'aime bien ce que je lis, mais des fois j'ai un peu peur de ne pas tout comprendre.

PS. j'ai fait un petit mot qui parle de ton blog sur le mien.

Snoopy a dit…

Curieusement, le rôle des chefs n'a pas changé. Il est toujours de donner à chacun une place et faire qu'il soit heureux... pour des raisons d'efficacité.

Ce qui change, par contre, c'est la vision que la société a du travail en lui-même. Le travail ne doit plus être souffrance, un lieu d'expiation voire de crucifixion...

Pour la compréhension, c'est vrai que ça va un peu vite en ce moment et je n'ai pas vraiement le temps de me relire avec le temps qu'il faudrait...

Merci pour le petit mot laissé sur ton blog.

Je tâcherai de faire nettement mieux la prochaine fois

Anonyme a dit…

Bonjour Snoopy,

Oui, c'est vrai....

Permets-moi de t'amener sur un chemin bien difficile. J'ai observé le monde du travail depuis longtemps, j'en ai vu l'évolution, tout comme toi probab. J'en ai aussi conclu quelque chose, c'est que ce n'est pas l'argent qui est le plus gros enjeu. Il est très important, certes et dirige les décisions. Mais il existe une force tout aussi puissante et beaucoup plus infiltrante. cette force coule dans le sang de presque toutes les hiérarchies. C'est celle du pouvoir.

Le pouvoir de donner des ordres en étant le moins important. Le pouvoir du dominant, celui du grand singe.

Mais aussi le pouvoir plus pervers du phallo-narcissisme, le pouvoir de faire souffrir, de vie ou de mort, de récompenser, le pouvoir du tyran. Le pouvoir aussi d'avoir toujours raison. Celui de se défouler sur des dominés. Le pouvoir d'être courtisé, respecté, craint.

Plus loin encore, le pouvoir de vampires énergétiques qui font vibrer les émotions de peur, de colère, de joie, de tristesse...pour s,assouvir énergétiquement.

J'aurais tellement d'exemples...

Carole