mardi 3 juillet 2007

Leçon de choses (1) : Travailler plus ?

"Travailler plus pour gagner plus !" Voilà une petite phrase qui illustre, le biais de confirmation par excellence.


En quoi relève-t-elle du biais de confirmation ? Tout simplement parce qu'il s'agit de toute évidence d'une réflexion sur l'énoncé et non sur le problème.

Le vrai problème et donc la vraie question, qui ne date pourtant pas d'hier, est le suivant :

"Comment travailler mieux pour vivre mieux ?" La question valant tout autant au plan individuel que collectif.

Alors, qu'est-ce qui fait qu'on en vienne à proposer en des termes aussi absurdes (le travail, tel qu'on le concevait au XIXème et même dans la première partie du XXème siècle est, c'est clair, révolu). cette pseudo solution qui n'en est donc pas une ?

Pour deux raisons : le changement et l'ambition.

Le changement parce qu'il remet en cause les repères ET les règles, et crée donc un vide, vide qui fait qu'on s'occupe à le remplir et que pendant ce temps-là, plus personne ne pilote vraiment l'avion qui suit son petit bonhomme de chemin. Comme on l'a vu ici

L'ambition parce que ce genre de propositions qui exploitent les effets évite d'avoir à se poser la question concernant la ou les causes. Et donc de se rappeler où va l'avion. Enfin où il était prévu qu'il aille.

C'est brillant, efficace, mais trompeur. Mais on peut s'y tromper aussi. De bonne foi.

Ce qu'il faudrait proposer, c'est d'en revenir à la destination prévue. En l'occurrence, vivre mieux. Non seulement pour cette génération mais, il est bon de le rappeler aussi, pour celles à venir.

Dans ces conditions, je suis personnellement convaincu que la question portant sur le travail est aujourd'hui dépassée. Les nouvelles technologies, il faudra que j'y revienne pour préciser ce qu'il faut entendre par là, ont changé irrémédiablement la donne.

Ce n'est plus le travail, enfin l'idée que l'on s'en fait, qui est à sauver. Ce qui importe, c'est de préciser justement l'idée que l'on doit se faire du travail pour vivre mieux (et non mieux vivre) aujourd'hui et demain. Ceci afin de savoir quels moyens il conviendra de mettre en œuvre pour valoriser systématiquement les qualités, les savoirs et les savoir-faire de chacun. Et ce, à son profit et à hauteur du profit apporté à tous.

C'est la seule approche qui relève effectivement de la politique. Le reste, tout ce qui concerne des mesures, à commencer par les rénovations, relève de l'arrangement avec les réalités politiques...

Au problème du travail, il n'y a donc pas de réponse spécifique sans au préalable avoir élaborer et proposer une vision de la société de demain où chacun ait sa place. Et ce, à travers des projets pratiques destinés à la rendre accessible à chacun pour que chacun puisse se l'approprier et construire sa place dans une société et un avenir auxquels il a rêvé.

Nous verrons donc la prochaine fois, pourquoi il serait mieux venu de parler d'emploi.

2 commentaires:

Paula a dit…

Oui c'est une bonne idée!!Youpi on est tous content!! On va tous travailler un peu plus et... et... gagner un peu moins!!!!Super, non?
Je n'aime pas trop la politique, ça me dégoute un peu, mais j'ai mes opinions. Je n'ai pas honte de les crier bien fort. Bravo pour ton blog.

Snoopy a dit…

Merci Paula et... pardon. Ce n'est pas gagner un peu moins, mais semble-t-il, gagner nettement plus d'enquiquinements, de tracasseries et de prélèvements différés. Enfin pour ceux à qui, travaillant déjà trop, on proposera la botte. Une fois encore, on sacrifie l'avenir au profit du très court terme.