vendredi 1 février 2008

L'avenir derrière soi

Une fois encore, je dois l'inspiration de ce billet à ce bon Sénateur honoraire René Trégoët et à sa lettre hebdomadaire. Entendons-nous bien, j'ai beaucoup de respect pour le travail et la conviction du Sénateur honoraire René Trégoët. Ceci ne m'empêche pas de ne pas être d'accord avec son approche des choses et de penser qu'elle est dangereuse comme nous allons le voir.

En cause donc, la dernière lettre hebdomadaire de "ce bon Sénateur honoraire René Trégoët" en général, et cet article dont le titre à lui tout seul résume bien l'absurdité et l'insupportable arrogance de la pensée de ceux qui dirigent aujourd'hui. Comme quoi, ces gens-là, à commencer par notre président très actuel, n'ont rien compris à ce qui se passe !

"Le rapport Attali préconise une révolution numérique pour aider la croissance" titre l'article en question. Comme si les révolutions se décrétaient et qu'il suffisait de les préconiser pour qu'elles se produisent ! Mais de qui se moquent-on serions-nous en droit de nous insurger si, aussi incroyable que cela puisse paraître, il n'y avait pas de malice en l'affaire. On pense, à bon compte il est vrai, faire bien !

Car genre injonction paradoxale, on ne peut guère faire mieux. Dans ces conditions, parions donc qu'à faire plus, ça sera toujours la même chose au résultat. On aura travaillé plus et gagné effectivement plus à toujours être à la traîne de la révolution en cours.


Voilà donc des gens qui nous condamnent d'entrée de jeu à subir les effets des décisions prises par les autres en fonction de leurs intérêts et donc, le plus souvent, au détriment des nôtres.

Les pouvoirs en place nous conduisent à abdiquer, à abandonner ce qui fait notre personnalité et construit notre identité. Cela vaut donc pour la France comme pour le reste du monde en développement. Gare aux pays émergents ! On n'a pas tort d'avoir peur de leurs fonds souverains ! Pour eux, le temps de la révolte est révolu, voici venu le temps de la récolte.


Comme on peut s'y attendre, le rapport Attali (Attila ?) préconise le déploiement accru de moyens en se gardant bien de savoir pour quoi faire et pire encore, pour qui et dans quelle optique. Comme d'habitude et une fois encore, ce sont des mots et des taxes en plus pour financer essentiellement une industrie dont le rapport note qu'elle n'existe déjà plus en France, enfin de façon significative.

Ce rapport relève donc quasiment de la haute trahison car, avec notre argent, ce n'est plus seulement notre culture et donc notre avenir qui sont en train "de foutre le camp". Avec lui, ce que l'on propose, c'est de rendre irréversible le phénomène et cela, le plus rapidement possible.


Car la réponse à la question n'est pas de faire plus, mais de faire mieux, c'est-à-dire, de toute évidence, de procéder autrement. Et pour commencer d'arrêter de se battre là où nous ne sommes plus - l'industrie -, mais là où nous sommes, nous existons et nous vivons. Du moins, encore. De ne plus se situer seulement sur le terrain du pouvoir, mais sur celui de l'utilité et du service rendu...

Comment ?

  1. En se hâtant... lentement. En cessant de confondre vitesse et précipitation.
  2. En dépassant la question de la technique pour la technique afin de revenir à l'essentiel : non plus à l'urgence mais à l'avenir justement et donc à la réflexion permettant de se centrer sur le seul avenir qui compte pour l'espèce et donc chacun de nous et chacun de nos enfants, à savoir l'avenir de la vie sans lequel il ne peut y avoir d'avenir ni pour l'humanité, ni pour nous-mêmes.
  3. Et donc il faut penser usages - et donc culture et politique, Messieurs les dirigeants - et non plus utilisations des technologies pour lesquelles vous n'avez pas reçu de mandat dans les faits. Sauf à accepter d'être manipulés et donc de manipuler à votre tour. Si vous avez tout à y gagner, le "bon peuple" y a tout à perdre et, de toute évidence, un peu partout et pas seulement ici et là, le "bon peuple" commence à ne plus pouvoir ne pas s'en rendre compte !

En tout cas, pour l'instant, il est loin du compte.

Je reviendrai donc sur ce sujet, ici, très prochainement. Moins parce que c'est urgent que parce que c'est nécessaire et que cela devient, en effet, indispensable.

Merci MM Sarkozy et Attila, pardon, Attali.

Merci à vous aussi, cher Sénateur honoraire René Trégoët, cette fois, pour votre travail qui, comme vous pouvez le constater, rempli pleinement son œuvre en alimentant, entre autres, la présente réaction.





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