samedi 8 septembre 2007

Question d'autorité

Le développement de l'Internet, en général, et du Web, surtout le 2.0, en particulier ne cesse de poser sous diverses formes la question non seulement de l'autorité, mais aussi du pouvoir et donc du rapport de forces. Voici le commentaire que j'ai laissé en marge d'un billet publié sur le blog de Francis Pisani consacré au livre d'un auteur portant sur l'ordre ou plutôt le désordre numérique.

"Je crois qu’on mélange un peu tout. L’autorité n’existe que si elle donne un sens reconnu à certaines choses ET IL FAUT IMPÉRATIVEMENT AJOUTER SIMULTANÉMENT dans une situation et un contexte donnés. L’autorité inclut une dimension de pouvoir mais elle ne peut pas et ne doit pas être réduite à cette dimension. Tout simplement parce que l’autorité naissant de domaines nouveaux s’imposent avant de pouvoir représenter un pouvoir. Inversement, un pouvoir établi doit pour survivre imposer son autorité par tous les moyens. Donc il importe de ne pas tout mélanger et de faire un mauvais procès à l’autorité ce qui entraîne psychanalytiquement très loin. Notre monde est assez pathologique pour ne pas y ajouter encore une couche.

Cela m’amène à revenir sur un commentaire d’hier qui faisait référence à l’activité artistique. Je suis son auteur. Nous sommes tous artistes quelque part à condition d’affirmer notre point de vue, c’est-à-dire de l’assumer, le revendiquer et l’assumer envers et éventuellement contre tout. Ce n’est pas dans cette voie que s’oriente le Web 2.0 dans la mesure où, au contraire, il dilue les opinions puisque trop d’opinions tue l’opinion. D’ailleurs, il n’y a pas à se tromper. Il y a des blogs qui marchent (en termes d’audience au moins) et d’autres pas. Cela ne serait pas trop gênant en soi, s’il n’y avait pas des “trucs” qui favorisent les uns et pas les autres. Devenir bogueur à succès est un métier. C’est juste. Ce qui ne l’est pas, c’est de prétendre que ce n’est pas le cas et c’est ce que l’on fait quand on laisse entendre que le Web 2.0 ne repose sur aucune autorité.

@swimmer21. Je me méfie toujours des analogies et plus encore des métaphores… Je ne suis pas certain du tout que Maturana et Varela vous suivraient dans votre extrapolation de la cellule à la société sans autres formes de procès.

@marie toulouse. Au-delà de vos arguments, je suis assez en accord avec votre vision du monde des nouvelles technologies et des questions de fond qu’il soulève d’une part et qu’il s’empresse d’occulter de l’autre. Pourquoi ? Telle est la bonne question, me semble-t-il ? Qu’en pensez-vous ?

De fait, le sempiternel débat autorité/pouvoir , pouvoir/autorité me semble malsain dans la mesure où systématiquement il est dissocié, et pour cause, de sa finalité ! Du coup, on parle de principes alors même que l’autorité est avant tout, en principe du moins, une question de pertinence. Sinon il relève effectivement et exclusivement du rapport de force… Web 2.0 ou pas ce qui confère aux débats des relents “totalement” sectaires. Ce qui manque furieusement à tout ça, c’est du sens."

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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