jeudi 13 décembre 2007

De qui se moque-t-on ?


Avec ce billet, j'inaugure une nouvelle catégorie - "De qui se moque-t-on ?" - qui devrait rappelle le temps où la presse, en s'indignant, remplissait sa fonction de 4ème pouvoir.

Voici donc, pour commencer, la brève publiée ce matin dans la "Check-List" du Monde en ligne à l'origine "de tout" :

"Une nouvelle réforme de l'Etat sur les rails
Prévue sur cinq ans, elle vise notamment à réduire le nombre de fonctionnaires afin d'en améliorer les salaires et de réduire la dette de l'Etat."

Le problème avec la présidence actuelle, une fois encore, c'est qu'elle privilégie l'urgence au détriment du sens et donc de l'avenir.

Pour ma part, je suis certain que régler la question de la dette de l'Etat ne passe pas par des économies de "bouts de chandelle". Ou pour pour être plus juste, par une approche qui ramènent les serviteurs de l'Etat à des "bouts de chandelle".

"Si j'étais Nicolas Sarkozy", j'aborderais la question de la fonction publique sous un autre angle. Celui non pas des économies, mais de l'économie. Parce que, me semble-t-il, la vraie question est celle-là : dans un système économique ouvert, quelle est la place de la fonction publique ? J'avoue ne pas disposer de réponses toutes faites. D'ailleurs, si on vise l'efficacité, y en a-t-il seulement une ? Toute faite, prête à l'usage ?

"Si j'étais Nicolas Sarkozy", je commencerais donc par revaloriser les fonctionnaires. Je crois, en effet, qu'il faudrait commencer par tenter de savoir ce que les fonctionnaires, eux-mêmes, pensent de leur fonction. Non par rapport à eux-mêmes mais par rapport au service qu'ils rendent effectivement. Ceci vaudrait non seulement pour les hauts commis de l'Etat mais aussi pour tous ceux qui participent de près ou de loin, à son fonctionnement quotidien.

Et, tant qu'à faire, je voudrais savoir s'ils pensent qu'il est possible d'améliorer le service qu'ils rendent non seulement au profit de l'Etat, mais aussi aux "administrés". Je voudrais savoir aussi ce qu'ils pensent des moyens dont ils disposent, de l'usage qui en est fait, des améliorations auxquels ils songent et ce tant en termes d'efficacité que de rentabilité. Parce que la dette de l'Etat n'est pas seulement l'affaire des politiques. Elle est l'affaire de tous.

"Si j'était Nicolas Sarkozy" je tenterais donc de m'attaquer aux vraies questions avant de proposer des mesures qui, s'attaquant aux effets, se gardent bien de traiter des vraies problèmes. Une démarche à faire en sorte que la situation empire à terme tout en assurant la dégradation d'un service de plus en plus indispensable à tous. A croire que la visée présidentielle est celle des libéraux qui ne souhaitent qu'une chose : privatiser les services de l'Etat les plus rentables et que l'Etat, en l'état (nous en l'occurrence), se garde bien d'exploiter pour mieux gérer les dépenses de l'Etat et donc viser à supprimer sa dette. Mais, de toute évidence, il y a trop d'intérêts en jeu et la situation actuelle doit bien profiter à certains pour qu'elle n'évolue pas...

Tout donne à penser que ne doit rester dans la fonction publique que ce qui coûte et ne rapportera jamais rien, le reste étant voué à être remis au secteur privé. Dans ces conditions, si vous voyez une quelconque chance de voir la dette de l'Etat, baisser et disparaître, faites-moi signe.

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